We were recently asked in one of our French classes to write an article about a business in the style of short piece for a newspaper. The brief included nine words, some more obscure than others, that had to be included somewhere in the text. So for those who want to read a little story about a local bric-a-brac store look no further than below (the aforementioned nine words are in bold)

Le vide grenier de l’onzième

Il s’agit d’un magasin parisien qui existe depuis quarante ans dans ce quartier assez bobo. Sa vitrine est encadrée de bois très travaillé, avec des fleurs et des gargouilles gravées sur les deux côtés : un véritable bijou d’architecture. Derrière on trouve tout un bric-à-brac bizarre en provenance de quelques centaines de greniers anonymes, vidés grâce à cette entreprise.

La famille Tatattic habite à cet endroit depuis la fin du XIXe siècle : l’arrière grand-père Tatattic fut bachi bouzouk pendant la guerre de Crimée. Il traversa ensuite l’Europe pendant vingt ans avec sa carriole en tant que marchand de produits turcs. Il accumula un stock précieux, et quand il arriva à Paris, il vendit la totalité pour acheter un terrain de deux cents mètres carrés à côté de la Rue de Charonne. À cette époque, on était en pleine campagne, bien avant que la ville de Paris soit agrandie.

Pendant les années soixante et le réaménagement de la ville, l’arrière petit-fils Patrick Tatattic vendit le terrain et fit construire un grand immeuble avec un magasin au rez-de-chaussée. Il trouva l’amour avec une jolie danseuse qui s’appelait Kati. Elle fit le clown et le fit rire. Ils se découvrirent en plus une passion commune, les vide-greniers. Après trois semaines, ils se marièrent et commencèrent à explorer les greniers du quartier…

Quarante ans plus tard, ils travaillent toujours ensemble. Derrière le comptoir, c’est Patrick Tatattic, toujours chic avec son complet marron, qui vous accueille. C’est lui qui s’occupe de l’argent et du prix final. Pourtant, il ne connaît l’emplacement d’aucun de ses produits. Pour trouver quelque chose de précis, il faut s’adresser à sa femme.

Kati Tatattic n’est plus aussi belle que dans les années soixante, peut-être à cause de ces quarante ans passés cachée dans leur entrepôt (elle applique plusieurs couches de maquillage et sa peau fait un peu abricot fané). Elle est devenue vieille, comme les trésors que cette femme, sans enfants, surveille sept jours sur sept : c’est passionnant. Bien qu’elle ait quitté la scène depuis son mariage, elle danse toujours avec son mari. Si on regarde par la fenêtre quand il n’y a pas de clients à l’intérieur (c’est souvent le cas) on peut voir les deux en train de valser dans les couloirs.

C’est vrai que le stock est d’une qualité extraordinaire. On demande comment ces marchands peuvent sélectionner les meilleures pièces de chaque grenier au milieu de friperies, de valises et de la poussière qui n’intéressent personne. Leur secret: on dit dans le coin que Madame et Monsieur Tatattic ont un passe-partout pour tous les greniers de Paris, et qu’ils viennent en pleine nuit pour voler les objets de valeur avant que les propriétaires, qui dorment en dessous, puissent les vendre à un prix supérieur. Attention, peut-être sont-ils déjà venus danser chez vous.